Asie et vin bio :  marché et tendances de consommation

Le vin est une culture européenne ancestrale. En Asie, sa consommation est récente. Quelles sont ses caractéristiques ? Quelles sont les tendances pour les vins bio  ? Focus sur le Japon, la Corée du Sud, Taiwan, et la Chine continentale suite la conférence de Catherine Machabert, responsable marchés viticoles chez Ad’OCC, lors du salon MillésimeBio 2023. 

Sommaire :

  • Quelles sont les caractéristiques générales de la consommation de vin en Asie ?
  • Focus sur les vins au Japon
  • Focus sur les vins en Corée-du-Sud
  • Focus sur les vins à Taïwan
  • Focus sur les vins en Chine continentale

Quelles sont les caractéristiques générales de la consommation de vin en Asie ?

La culture vinicole en Asie est différente des pays occidentaux. La consommation de vin est récente et elle est globalement en croissance dans les grandes villes et les mégalopoles.  Le nectar est considéré comme meilleur pour la santé que d’autres boissons alcoolisées. Il est aussi un signe de distinction sociale. Lors des fêtes, on observe des pics de consommation. D’ailleurs, globalement le vin est plutôt consommé hors foyer.

Les asiatiques consomment majoritairement du vin rouge. Dans certains pays d’Asie, la consommation de vin blanc et d’effervescents se développent.

Focus sur les vins au Japon

Les Japonais consomment 5,9 litres de vin par adulte par an. Comme le souligne Catherine Machabert, :  » Le marché du vin est accessible, mature, balisé et structuré. Celui du vin bio est marginal mais réel ». Sa part de marché est estimée, dans moins de 10 ans, à 10%.

Portrait robot du consommateur de vin bio au Japon :

Il est aisé et amateur de vin. Ce consommateur accepte de payer un prix plus élevé pour un vin bio, si son goût et sa qualité se justifient.

La nouveauté l’attire, mais il est exigeant sur la qualité.

Ses motivations ? L’environnement pour la jeune génération. Pour toutes les tranches d’âge, ce sont les préoccupations de santé. D’ailleurs, les logos bio ou liés à l’environnement et à la santé, les attirent lors de l’achat.

Le consommateur japonais de vin bio est très influencé par les appréciations des médias, des critiques et les médailles des concours.

Focus sur les vins en Corée-du-Sud

Les coréens du sud consomment 1,2 litres de vin par adulte par an.

La Corée-du-Sud est le deuxième plus grand marché du bio en Asie pour les produits alimentaires avec 285 millions d’euros en 2021. Le marché des vins bio est restreint, mais il est en progression. Sa popularité est grandissante, tout comme celle des vins biodynamiques.

Portrait robot du consommateur de vin bio en Corée-du-Sud :

Consommé principalement par la génération Y, le vin bio est considéré comme tendance. Cette boisson est « Instagrammable ».  45 % le consomment aussi pour des préoccupations pour l’environnement et la santé.

Focus sur les vins à Taïwan

Les taïwanais consomment 0,9 litres de vin par adulte par an.

Le marché du vin est dynamique et en pleine santé. Depuis 10 ans, sa hausse est progressive et continue. Le vin est la seconde boisson alcoolisée consommée en valeur, après le whisky depuis 2017 dépassant la bière. Le marché du vin bio est en revanche contraint par la réglementation. Mais la demande de produits bio est en croissance. Les taïwanais recherchent une alimentation plus saine grâce à une sensibilité accrue aux enjeux environnementaux.

Portrait robot du consommateur de vin bio à Taïwan :

La cible est soit une clientèle féminine, soit la jeune génération de consommateurs, ou les consommateurs qui ont déjà intégré le bio dans leur alimentation.

Les critères d’achat essentiels sont la notoriété du vigneron. Ainsi que la qualité reconnue du produit par les influenceurs taïwanais ou les revues internationales et son origine.

Focus sur les vins en Chine continentale

Les Chinois consomment 2,5 litres de vin par adulte par an.

Le marché du vin a été fortement touché par la crise du Covid. La consommation est en baisse.

Le marché du vin bio débutant est difficile à identifier. La notoriété des vins biologiques est relativement limitée en Chine car les enjeux environnementaux sont moins intégrés.

Quels sont les signes prometteurs à la reprise du marché du vin en général ?

Tout d’abord, la réouverture des frontières et l’arrêt de la politique zéro Covid.

Ensuite, la cible : la classe moyenne chinoise croissante. Elle représente quatre cents millions de personnes !

Les jeunes consommateurs sont de plus en plus connaisseurs. Curieux, ils sont en quête d’expériences clientèles uniques.

Côté distribution, l’émergence d’un grand nombre de bars à vins, la dynamisation du secteur CHR et le boom du e-commerce sont des atouts pour ce marché. D’autant plus que le vin français garde en notoriété et en qualité la meilleure réputation.

Anne Schoendoerffer

Sources :  Catherine Machabert, © winnievinzence/AdobeStock

Les consommateurs sont-ils attentifs aux médailles ?

Concours mondial de Bruxelles, Challenge Bio, Concours des Grands Vins de France à Mâcon ou Concours International Best Wine in Box,…chaque année, en France et dans le monde, de nombreuses compétitions sont organisées pour médailler des vins. Quel est l’impact de ces médailles ? Pour quel circuit de distribution ?  Pourquoi ? Point sur l’influence de ces macarons, sondage à l’appui.

Sommaire :

  • L’étude consommateurs
  • Un gage de qualité pour les consommateurs
  • Rassurer lors de l’acte d’achat
  • Un élément de différenciation

L’étude consommateurs

Les résultats d’une étude consommateurs menée en février 2022 par l’institut de sondage Viavoice*, annoncent que 59% des consommateurs français interrogés sont très attentifs aux médailles reçues par un vin lors de leurs achats. Cette enquête a été commanditée par l’association des grands concours vinicoles, qui regroupe huit concours en France**.

Notons que sur les 1000 personnes sondées, 77% déclarent acheter leur vin en grande surface. Comme le décrit l’étude : « La scène est classique, bien connue des Françaises et Français lorsqu’il s’agit d’acheter un vin en grande surface. Face à une offre étendue, quelle bouteille acheter ? Sur quels critères baser son choix ? ».

Un gage de qualité pour les consommateurs

Pour eux, les médailles participent ainsi plus qu’ailleurs à guider le choix des consommateurs. « Comme un phare dans l’obscurité, les médailles attirent l’œil et guident les consommateurs parfois désorientés face à son rayon ».C’est un gage de qualité éclairant parmi les centaines de bouteilles alignées dans les linéaires des supermarchés. Ils sont même 85% à déclarer qu’une médaille « met en valeur un vin et demeure gage de qualité ».

Rassurer lors de l’acte d’achat

D’après le baromètre SOWINE/Dynata 2022, 45% de consommateurs se fient à la région d’origine et 44% regardent le prix pour acheter un vin. Pourtant ces deux critères ne font que réduire le large choix de références qui se présentent alignées face à eux, dans un rayon de grande distribution. Pour affiner leur sélection, 59% des sondés s’en remettent aux médailles, par « principe ». « Même si 64% des consommateurs Français avouent ne pas connaître précisément la différence entre les typologies de médailles. Pourtant, comme nous l’apprend l’étude :  » qu’elle soit en or, en argent ou en bronze, issue d’un concours national ou régional, la médaille reçue par un vin rassure le consommateur lors de son achat. Elle rassure 76% des consommateurs lors de l’acte d’achat et incite 7 personnes sur dix à acheter le vin médaillé ». Ils sont aussi majoritairement prêts à payer plus cher pour un vin médaillé puisque « 61% des

interrogés jugent en effet acceptable de payer plus cher un vin récompensé ».

Un élément de différenciation

Une interview avec Michel Blanc, directeur Projets et Développement pour la fédération des producteurs de Châteauneuf-du-Pape au Concours mondial de Bruxelles 2019, corrobore les faits. Il me confiait :  “Les concours sont un des éléments de différenciation fort. Surtout pour la grande distribution et à l’export pour les monopoles. Moins chez les cavistes qui conseillent.  C’est aussi important que les producteurs présentent leurs vins à des concours sérieux pour se distinguer et pour confronter leur propre production avec des jurys internationaux. C’est bien pour le consommateur aussi”.

Anne Schoendoerffer

Sources : Anne Schoendoerffer, Association des grands concours vinicoles, ©NewAfrica/Adobestock

*  L’étude Viavoice a été menée auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population habitant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération.

** L’Association des Grands Concours Vinicoles Français regroupe 8 concours : Concours des Grands Vins de France à Mâcon, Concours des Vins de Provence, Concours des Vins à Orange, Concours des Vignerons Indépendants, Tastevinage, Concours des vins du Val de Loire, Concours de Bordeaux – vins d’Aquitaine, et Concours des Vins d’Alsace. Les Grands Concours des Vins sont un atout pour les vignobles mais aussi un gage de garantie et de qualité pour le consommateur.

Quelle consommation de vin en France à travers les générations ?

L’enquête menée par IWSR et Wine Intelligence* pour le salon WineParis/Vinexpo**, dévoile la consommation de vins en France à travers les générations. Si plusieurs fondamentaux ne varient pas ou peu, d’autres comportements diffèrent selon l’âge.  Quelles sont les habitudes et quels sont les comportements des boomers en passant par les millenials  ? Point intergénérationnel.

Sommaire :

  • Quelle consommation selon l’âge ?
  • Quelle couleur et quels types de vins consommés ?
  • Quels lieux de consommation ?
  • Le pouvoir des labels ?

Quelle consommation selon l’âge ?

Sans surprise, l’étude révèle que plus on avance en âge, plus la fréquence de consommation augmente.

Les boomers (55 ans et plus) représentent près d’un consommateur de vin sur deux en France (47%). Ils consomment du vin de façon bien plus fréquente que les autres générations : 33% d’entre eux déclarent consommer du vin au moins 3 à 5 fois par semaine. Ils sont 25% pour la génération X (40-54 ans), 21 % par les millenials (25-39 ans) et  7 % par la génération Z (18-24). La moyenne de consommation mensuelle est de 9,6 fois pour les boomers. Elle tourne autour de 7 pour les plus jeunes.

Alors que la baisse de la consommation, notamment des 18-39 ans, inquiète tous les opérateurs depuis plusieurs décennies, l’étude révèle qu’ils représentent 28% des consommateurs de vin en France. On est donc loin du désamour pressenti. Pour 46% d’entre eux, la consommation de vin est plus festive, favorisée dans des contextes sociaux et liée à des valeurs de partage avec ses proches. La notion de découverte est particulièrement porteuse et importante pour cette génération, qui n’a pas encore forcément d’habitudes et souhaite découvrir de nouvelles saveurs, de nouveaux accords mets & vins.

Autre surprise, la génération X des 40-54 ans représentent 25% des consommateurs de vin en France. Ils consomment donc moins que les 18-39 ans (28%). 52% d’entre eux privilégient le vin pour mettre en valeur les plats et sont disposés à essayer de façon régulière des vins nouveaux et différents (59%).

Quelle couleur et quels types de vins consommés ?

Les vins blancs, plus doux et plus sucrés, comme le Chardonnay ou le Sauvignon ont la faveur des 18-39 ans. La génération X des 40-54 ans affiche une diversité plutôt équilibrée autour des vins rouges, blancs et rosés. Quant aux boomers, ils sont particulièrement centrés sur les vins rouges à 54%, notamment le Merlot. Ils favorisent également la consommation des vins doux naturels, plus volontiers que les jeunes.

Quels lieux de consommation ?

Si 90% des consommateurs de tous âges déclarent consommer du vin au restaurant, la génération Z représente quant à elle 49% des dépenses en bars et cafés. Le circuit d’achat est assez représentatif de cette jeunesse, car 53% des 18-24 et 49% des 25-39, déclarent acheter du vin en e-commerce. La génération X privilégie les cavistes en réalisant 44% de leurs achats via ce circuit.      

Pour les boomers, la consommation de vin s’oriente sur des achats de routine à 46% et plutôt orientée sur des repas ordinaires.                                     

Le pouvoir des labels ?                                                           

Le pouvoir de persuasion des labels est particulièrement élevé et marqué auprès des jeunes consommateurs, car 55% de la génération Z et 53% des Milléniaux déclarent être attentifs au label AB, label noté comme étant le plus incitatif à l’achat du vin.

Comme le souligne l’étude : « En France, l’art de vivre et le vin demeurent un lien intergénérationnel où la transmission et la découverte sont les maîtres-mots ».

Anne Schoendoerffer, ©Angelov/Adobestock

Sources :  WineParis/Vinexpo

* étude réalisée en France, en avril 2022 sur 1 023 personnes

** : La 4ème édition du salon WineParis/Vinexpo se tient du 13 au 15 février 2023

Labels bio et durables : qui est le leader ?

Dans le cadre de l’observatoire européen de la consommation de vin bio, l’institut CSA et les organisateurs du salon Millésime Bio ont interviewé les consommateurs français et européens sur leur perception des labels bio et durables. Pourquoi ? Quel est le top 10 ? Quelle est leur notoriété ? Quel est le territoire d’image des labels  ? Point sur les résultats de cette enquête.

Sommaire

  • Pourquoi une enquête sur les labels bio et durables ?
  • Quel est le top 10 ?
  • Quelle est leur notoriété ?
  • Quel est le territoire d’image des labels ?
  • Quelles sont les aspirations des consommateurs ?

Pourquoi une enquête sur les labels bio et durables ?

Fin janvier 2023, Millésime Bio, le plus grand salon professionnel de vin bio au monde, fête sa 30ème édition. De vrais pionniers à une époque où juste une poignée de vignerons se battait pour cette agriculture respectueuse des vignes, des sols et des hommes. A présent, on dénombre de nombreux labels verts. « Nous souhaitions savoir si les consommateurs voient clair dans cette cohorte de labels », pose Jeanne Fabre, vigneronne et présidente de Millésime Bio. Le danger évident à ses yeux est : « d ‘en avoir trop et de  brouiller les pistes autour de la bio et des efforts du développement durable ».

Quel est le top 10 ?

Pour cette enquête en ligne, 4 015 répondants de 4 pays (France, Allemagne, Belgique, Royaume-Uni)

ont été sondés sur une quinzaine de labels nationaux et européens. Dans le top 10, on trouve les labels : AB, Eurofeuille, Sans sulfites Ajoutés, Haute Valeur Environnementale, Vegan, Vignerons engagés, Terra Vitis, Demeter, RSE , Vin méthode nature.

Quelle est leur notoriété ?

Sans surprise, le label AB  et l’Eurofeuille sont largement plébiscités par les consommateurs français de vin. Ainsi, 96 % reconnaissent le label AB et 87 % disent savoir ce qu’il signifie. 82 % reconnaissent l’Eurofeuille et 62 % disent savoir ce que le logo signifie.  En France, les labels bio sont ainsi les plus (re)connus et les mieux compris. La situation est similaire dans les autres pays couverts par l’enquête avec des scores qui varient toutefois : les Français et les Allemands sont plus au fait des labels que les Belges et surtout les Britanniques.

Le label « Sans sulfites ajoutés » se retrouve sur le podium de la notoriété avec 55 % de reconnaissance. Ensuite, la Haute Valeur Environnementale est reconnue par 39 %, Vegan par 37 %, Vignerons engagés par 36 %, Terra Vitis par 30 %, Demeter par 27 %, RSE par 25 % et Vin méthode nature par 23 %.

Quel est le territoire d’image des labels ?

Dans le regard des consommateurs européens, la famille des labels bio est la mieux positionnée sur des critères majeurs tels que la non-utilisation de produits chimiques de synthèse, le respect de l’environnement, la préservation de la santé et la fiabilité des contrôles ainsi que sur la qualité organoleptique. Aussi, dès lors qu’on croise les facteurs, les labels bio se détachent par rapport aux autres familles de labels, ce qui pousse 61 % des répondants à considérer qu’il est justifié qu’un vin labellisé bio coûte plus cher qu’un vin non bio.

Quelles sont les aspirations des consommateurs ?

Réduction de l’empreinte environnementale du packaging, diminution des intrants œnologiques dont les sulfites, des circuits de distribution plus respectueux du producteur, si possible en circuits courts… Les consommateurs de vin se déclarent ouverts à des démarches complémentaires au bio. D’ailleurs, comme le souligne, Nicolas Richarme, président de Sudvinbio : « l’enquête montre que les labels qui certifient des démarches prolongeant la démarche bio, génèrent eux aussi de la confiance. Leur essor témoigne ainsi de la maturité de la filière bio puisque celle-ci permet aux opérateurs qui le souhaitent de tracer une voie complémentaire. D’ailleurs, de nombreux exposants de Millésime Bio sont doublement certifiés, ce qui permet de couvrir la diversité des attentes et des goûts des consommateurs actuels. »

Avec ou sans label, les consommateurs de vin aspirent à une tendance verte, là encore sans surprise.

Anne Schoendoerffer, ©Eléonore H/AdobeStock

Sources : MillésimeBio/Sudvinbio

Oenomed : pour protéger les pratiques vertueuses de la viticulture durable autour de la méditerranée

Oenomed est un projet pilote de coopération transfrontalière entre la Tunisie, le Liban, l’Italie et la France. A la tête du programme : la Tunisie. Ses objectifs sont à la fois d’aider, de valoriser et de promouvoir les pratiques vertueuses de la viticulture durable. Le challenge : arriver à un label « Vin des Aires Protégées de la Méditerranée ».  Pour qui ? Comment ? Point sur ce projet vertueux.

Sommaire

  • Oenomed, c’est qui ?
  • Les chartes Oenomed
  • Les prochaines étapes

Oenomed, c’est qui ?

Concrètement, ce projet pilote vise à aider environ 40 PME viticoles : 8 en France, 8 en Italie, 8 au Liban, 12 en Tunisie. Il s’adresse aussi aux 7 000 entreprises recensées dans les quatre pays participants. Financé à 90% par l’Union Européenne en Méditerranée, le budget global alloué est de  2,7 millions €. L’ambitieux programme bénéficie d’un soutien institutionnel et technique dans chaque pays, soit 12 partenaires. En France, côté institutionnel, le projet est porté à la fois par le département de l’Hérault et par le syndicat de l’AOC Languedoc. Côté recherche, c’est l’INRAE (Institut national de la recherche agronomique) avec comme chef de file, Jean-Marc Touzard. Ce directeur de recherche a entre autres piloté en 2016 la prospective pour identifier les enjeux de la filière vitivinicole française en 2050 au regard du changement climatique. Pour lui, “la méditerranée est un Hotspot de la biodiversité”. Oenomed permet “la mise en réseau et la coopération des acteurs du monde du vin de la Méditerranée”. Pour Philippe Carbonnel, ingénieur au département de l’Hérault, à l’origine du projet avec un partenaire italien, le projet va « permettre de valoriser des pratiques viticoles respectueuses de l’environnement qui peuvent avoir des résonances ailleurs ».  Il souligne aussi : « l’histoire de la vigne, c’est l’histoire de la méditerranée. C’est un marqueur intéressant au niveau de l’identité méditerranéenne ».

Les chartes Oenomed

Lancé officiellement en direct de Tunis en mai 2021, les 4 pays ont depuis travaillé chacun de leur côté pour établir des chartes avec chacune leurs spécificités locales. Comme le précise Florian Bergé, ingénieur agronome au sein de  l’INRAE (Institut national de la recherche agronomique), en charge de l’animation d’Oenomed pour la partie technique en France : « chaque pays a une charte différente mais avec une identité commune afin de prendre en compte les spécificités locales, adaptées au milieu ».

La charte locale Oenomed décrit les conditions et les engagements que les entreprises viti-vinicoles d’un territoire lié à une aire protégée de la méditerranée doivent suivre pour pouvoir utiliser la mention « Vin des Aires Protégées de la Méditerranée ». La charte locale est en accord avec les valeurs et principes généraux de la charte ombrelle méditerranéenne, à savoir :

1. Préserver et valoriser les ressources patrimoniales qui fondent l’identité méditerranéenne : biodiversité, eau, sols et paysages, vestiges et sites historiques, produits, composantes matérielles et immatérielles de l’activité vitivinicole.

2. Respecter le Guide de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) sur la viticulture durable ;

3. Favoriser les démarches de concertation locale entre acteurs liés à la vitiviniculture et acteurs liés à la gestion de ces ressources ;

4. Favoriser la coopération entre les différents pays et territoires qui coexistent autour de la Méditerranée et peuvent partager ces enjeux ;

5. Soutenir les actions innovantes qui contribuent au développement durable d’entreprises vitivinicoles.

Les prochaines étapes

Fin septembre 2022, suite à la publication des chartes,  les 4 pays ont lancé les appels à projet pour chaque zone, selon leurs spécificités locales. Les entreprises retenues bénéficieront d’un soutien financier allant jusqu’à 20 000 € pour la partie technique et 7 000 € pour la promotion de ses actions vertes. Au final, « on espère pouvoir créer un label « Vin des Aires Protégées de la Méditerranée. Mais avant tout, nous voulons travailler une marque référence reconnue par les consommateurs » précise Philippe Carbonnel. 

Ce programme vertueux devrait se clôturer en 2023.

Anne Schoendoerffer

Sources : https://www.facebook.com/OENOMED/, https://www.enicbcmed.eu/projects/oenomed?fbclid=IwAR2EvYYIr-3QXoIO12IdgnX9TEo91T6R3Z55gxwKTaP_KmdL4_R5WDwGDas,

Un festival en accord mets et vins

Au festival Tastes en Minervois dans l’Aude, chefs et vignerons ont joué des accords mets et vins, parfois surprenants. L’occasion de faire le point sur l’appellation Minervois avant de plonger dans la cuisine québécoise et le bon gras de Gueuletons. Sans oublier la question tendance :  quels vins déguster avec des insectes et des algues ?

Sommaire                                                  

  • Les vins du Minervois ?                        
  • Un festival pour faire découvrir la diversité des vins de l’appellation  
  • Du Québec au bon gras français
  • Quels vins déguster avec des insectes et des algues ?

Les vins du Minervois ?

Le vignoble du Minervois est l’un des plus vastes du Languedoc-Roussillon.  Des remparts de la Cité de Carcassonne aux berges du Canal du Midi, il s’étend sur près de 15 000 ha de vignes, dont 3 800 ha dédiés à l’élaboration de vins en Appellation d’origine protégée (AOP). Trois en tout sur cette zone d’appellation :  Minervois, le « cru » La Livinière et le Muscat de Saint-Jean-de-Minervois, un Vin Doux Naturel (VDN). 185 caves et domaines produisent en moyenne 120 000 hectolitres. 60% sont élaborés par les caves particulières et 40% par les caves coopératives. A 83 % en rouge, 14 % en  rosé, et seulement 3 % en blanc.

Un festival pour faire découvrir la diversité des vins de l’appellation            

Pour faire découvrir la diversité de ces vins, le syndicat de l’appellation organise le festival Tastes en Minervois chaque année en septembre. C’est dans le village de Villegly dans l’Aude, à 15 mn de Carcassonne, que s’est déroulée la 6e édition. Près de 3 000 personnes sont venues déguster pendant 2 jours ces vins et savourer les tastes de grands chefs. Les tastes ? “C’est le nom occitan pour désigner les tapas. Chez nous, elles sont généreuses. Sur 5 pôles culinaires, 5 chefs proposent 5 styles de cuisine différents”, explique Bertrand Cros-Mayrevieille, le responsable communication et marketing de l’AOC.

Du Québec au bon gras français

Au commande de l’espace cuisine du monde, Marc-André Jetté, Chef québécois du Hoogan et Beaufort à Montréal. Reconnu comme l’une des star de la cuisine Canadienne d’aujourd’hui, il a choisi de servir un menu venu du Québec avec par exemple l’huître tiède sur écaille et son sabayon au cidre et un financier au sirop… d’Érable. Son accord mets et vins préféré pour déguster les tastes ? Il n’en a pas. Il confie : “j’ai goûté tellement de bons vins ici. Je les connais depuis plusieurs années grâce à un ami vigneron du domaine du Loup Blanc. Je suis passionné de vins. Dans la cave de mon restaurant à Montréal, avec mon sommelier, nous avons sélectionné 750 références qui viennent de 15 pays différents”. Parmi elles, 4 minervois dont Le Loup Blanc.

Le buzz s’est aussi fait sur l’espace dédié aux bons vivants avec le stand Gueuleton. Au menu,  la cuisson à la broche d’un jambon cuit sur l’os et  un mini steak de viande maturé, assaisonné au piment béarnais cuit au brasero. “Tout le monde aime Gueuleton. Ils sont hyper connus sur les réseaux sociaux. Avec eux, on parle de viande, de gras. Ils nous font vivre l’esprit des bons vivants”, raconte Jérémy, un festivalier.  Avec ses deux copains, ils sont venus spécialement goûter les “tastes” de gueuleton avec les vins rouges du minervois “qui s’allient parfaitement”, selon le trentenaire. “Du fruit, des tanins, c’est ce qu’il faut pour ce menu”, ajoute t’il.

Quels vins déguster avec des insectes et des algues ?

Sur l’espace Tastovore, le sommelier Baptiste Ross-Bonneau, crée la surprise et la tendance. “Vous êtes ici dans un laboratoire de réflexion et de questionnement sur la nourriture de demain”, dit-il en montrant ces mets : des insectes bio et des algues en tartare avec des câpres, de l’huile d’olive et de l’échalote. La dégustation commence par l’étonnant tartare qu’il a choisi de marier avec un blanc de Saint Jean Minervois du Clos de Gravillas. “Le côté végétal des algues s’allie avec la minéralité de ce blanc sec de grenaches et maccabeu”, décrit il. Il sert les insectes sur un rouge léger, car le goût n’est pas très prononcé. Les festivaliers sont très surpris. “Parfois, ils n’osent pas goûter. Ces aliments ne font pas encore partie de notre culture. C’est une approche pour réfléchir à notre alimentation future. Ces algues et ces insectes ont un impact énergétique faible et un bon apport nutritif”. Et il conclut : “ça donne aussi des idées pour les prochains apéros”.

Anne Schoendoerffer, ©Rawpixel.com/AdobeStock

Le vin, une identité européenne ?

Les vignobles du Sud-Ouest ont été reconnus comme « itinéraire culturel européen » par le Conseil de l’Europe en juin 2022. L’interprofession des Vins du Sud-Ouest (IVSO) est la première des interprofessions viticoles à s’engager, à travers l’itinéraire européen “ITER VITIS, Les Chemins de la Vigne” et celui des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Zoom sur ce vaste bassin viticole qui structure son offre via ITER VITIS. Comment ? Pourquoi ?

Sommaire

  • Les Vins du Sud-Ouest ?
  • ITER VITIS, les Chemins de la Vigne : c’est quoi ?
  • ITER VITIS pour les routes des vins du Sud-Ouest : pour quoi ?
  • « De la Saint-Jacques à la Saint-Vincent » : un programme de conférences-dégustations

Les Vins du Sud-Ouest ?

Quel est le point commun entre l’IGP Aveyron, l’IGP Landes et l’IGP Périgord ? Leur appartenance au vaste vignoble du Sud-Ouest, tout comme les AOP Irouléguy, Gaillac ou les Cotes de Millau. En tout, ce bassin viticole rassemble 29 AOP et 13 IGP entre l’océan Atlantique, les Pyrénées et le Massif central. Il couvre 13 départements répartis sur 2 régions, l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine avec 55 452 hectares de vigne.

C’est ainsi le berceau de 130 cépages emblématiques et/ou patrimoniaux, comme le malbec pour l’appellation Cahors, la négrette pour Fronton, le fer servadou pour Gaillac, le tannat pour Madiran ou les manseng pour le Jurançon. La région est en volume le quatrième vignoble de France. Sa production s’élève à 3,6 millions d’hectolitres (en 2020), dont 55 % en blanc (sec et doux), 32 % en rouge et 13 % en rosé. Elle rassemble 8 261 exploitations, 28 caves coopératives qui génèrent, selon l’interprofession, 1 milliard de chiffre d’affaires avec 13 000 emplois.

ITER VITIS, les Chemins de la Vigne : c’est quoi ?

Le programme des Itinéraires culturels vise à valoriser des patrimoines transnationaux comme la Route européenne des abbayes cisterciennes, la route des oliviers ou de la Route Culturelle Européenne de la vigne et du vin ITER VITIS, les Chemins de la Vigne ». A ce jour, il existe 48 itinéraires avec une vingtaine de pays participants de la Géorgie, en passant par le Liban jusqu’ aux vignobles du Sud-Ouest.

“ITER VITIS, les Chemins de la Vigne est certifié depuis 2009 par le conseil de l’Europe” explique la présidente Europe d’ITER VITIS, Emanuela Panke. Le postulat de base posé par ITER VITIS est : La culture du vin, sa fabrication et les paysages viticoles sont particulièrement importants pour la gastronomie européenne et méditerranéenne. Depuis la domestication de la vigne, son évolution et sa propagation ont été considérées comme un grand accomplissement de l’humanité. Elles ont façonné le territoire et les habitudes de ceux qui le peuplent. D’un territoire à un autre, le vin est un message qui voyage et fait voyager. Telle une des identités européennes.

L’objectif d’ITER VITIS, les Chemins de la Vigne, est de créer des passerelles entre la viticulture, le tourisme, la culture et le patrimoine agricole.

ITER VITIS pour les routes des vins du Sud-Ouest : pour quoi ?

Cette labellisation va permettre aux Vins du Sud-Ouest de développer la notoriété de son vaste territoire et de valoriser son savoir-faire. Et aussi de sensibiliser vignerons, habitants, élus et visiteurs à la dimension patrimoniale – culturelle, civilisationnelle, écologique – du vignoble du Sud-Ouest au-delà de sa seule dimension productive. “La culture est une valeur ajoutée pour les oenotouristes. Avec les vignobles du Sud-Ouest, nous allons développer le tourisme viticole multi-activités », pointe Emanuela Panke.

« De la Saint-Jacques à la Saint-Vincent » : un programme de conférences-dégustations

L’une des premières synergies entre ces itinéraires culturels concerne les Chemins de Compostelle et les vignobles du Sud-Ouest. Des conférences-dégustations* sont organisées sur ce bassin viticole dès le 25 juillet 2022, date de la Saint-Jacques, jusqu’au 19 janvier 2023, date de la Saint-Vincent, saint patron des vignerons. Et ce n’est qu’un début.

Anne Schoendoerffer

Sources : ITER VITIS Route, www.vignobles-sudouest.fr, Anne Schoendoerffer, © AdobeStock/SpiritProd33

*Dates et lieux des conférences (programmation détaillée en cours à l’heure où nous écrivons)

25 juillet 2022 : dans le vignoble d’Irouleguy

22 septembre 2022 : dans le vignoble d’Estaing

20 octobre 2022 : dans le vignoble de Gaillac

26 novembre 2022 : dans les vignobles du Gers

15 décembre 2022 : dans le vignoble de Fronton

19 janvier 2023 : dans le vignoble de Cahors

La Calabre, à la découverte de trésors cachés

Partir en Calabre, c’est vivre une expérience oenotouristique authentique. Histoire, paysage, géographie, gastronomie, dans cette petite région du sud de l’Italie, à la pointe de la botte, tout est lié au vin. Aujourd’hui, cette région mise sur ces cépages indigènes et s’ouvre à l’oenotourisme. Découverte de son vignoble, ses vignes autochtones et ses trésors cachés.

Sommaire :

  • Une histoire vitivinicole séculaire
  • Le vignoble de la Calabre
  • Les cépages indigènes, un trésor caché
  • Une destination oenotouristique riche

Une histoire vitivinicole séculaire

L’histoire raconte qu’au VIIIe siècle avant JC, des colons venus de Grèce ont fondé la ville de Krimisa avec un important temple dédié au dieu du vin, Bacchus. C’est ici que le vin officiel des Jeux olympiques aurait été produit. De l’antiquité aux Lombards, chaque colonisateur a laissé des traces viticoles de son passage.

Le vignoble de la Calabre

Avec son petit vignoble de 12 000 hectares de vignes environ (soit – de 2% du vignoble italien), cette région produit chaque année en moyenne 400 000 hectolitres de vin, dont 70 % de vin rouge et 30 % de blanc. Les principales zones de production sont concentrées dans 4 provinces : Crotone (à l’est), Cosenza (à l’ouest), Catanzaro (au centre) et Reggio Calabria (au sud). Sur les 538 AOP et IGP italiennes, la Calabre recense 9 AOP (Appellation d’Origine Protégée, DOP en italien) et 9 IGP (Indication Géographique Protégée). Le vin est la troisième production de cette région, “derrière le maraîchage et l’huile d’olive”, selon un observateur.

Les cépages indigènes, un trésor caché

A l’heure actuelle, 350 cépages indigènes ont été identifiés. Cette liste n’est pas exhaustive. Car dans chaque zone, il est possible de rencontrer des dizaines de cépages répartis très localement qui se sont propagés au fil du temps par des sélections massales (sélection des meilleurs greffons). Ils sont parfois connus sous des noms dialectaux. Les cépages rouges les plus représentatifs sont Gaglioppo, Magliocco et Marsigliana Nera ainsi qu’un cépage noir historique, le Guarnaccino. Parmi les blancs, citons le Greco et le Mantonico. Ces vignes sont des trésors sur lesquels misent la nouvelle génération de vignerons. Tant pour leur richesse gustative que pour leur adaptation au changement climatique.

GianLuca Ippolito, le jeune vigneron du domaine éponyme, un des plus anciens de Calabre, gère 100 hectares de vignes uniquement autochtones. Dont une parcelle de 0,8 hectare, à laquelle il tient particulièrement. Elle a été plantée en Albarello (jeune arbre) par son grand-père maternel. Sa caractéristique est de s’adapter à des conditions environnementales difficiles avec un climat chaud et sec. Les vignes sont hautes pour les protéger de la chaleur. “Cette parcelle raconte l’histoire de nos vignes. Comme toutes les autres qui la jouxtent” pose GianLuca Ippolito.

Une destination oenotouristique riche

Pour poser ses valises, le temps de la découverte des vignobles, le choix est vaste entre mers, montagnes, ou villages. La Calabre est une mosaïque de paysages, entre ses chaînes de montagnes et ses parcs nationaux (Sila et Aspromonte avec son ​​Montalto qui culmine à 1955 mètres), ses vallées et ses collines, et ses 900 km de côtes entre à l’est la mer Ionienne, et à l’ouest la mer Tyrrhénienne. La bonne idée est aussi de partir à la découverte des villages calabrais, avec ses places pittoresques, ses façades parfois délabrées mais toujours fascinantes. Là aussi, des trésors cachés de l’antiquité à nos jours, nourrissent culturellement et esthétiquement, comme les 2 Bronzes de Riace du musée archéologique national de Reggio de Calabre. Sans oublier la cuisine : pâtes à la calabraise, espadon grillé, glace, fromage, fruits, légumes, huile d’olive. Ici, tout est succulent. Le plus dur sera de choisir ce que vous emporterez dans votre valise.

Anne Schoendoerffer, © Dionisio Iemma/Adobestock

Panorama 2022 des tendances de consommation dans l’univers du vin

Depuis 2017, la consommation mondiale de vin suit une baisse tendancielle, d’après la synthèse des facteurs de compétitivité sur le marché mondial du vin, édité par France Agrimer. En 2022, en France, le vin reste pour les femmes à 45% leur boisson alcoolisée préférée. Plus pour les hommes qui cette année, pour la première fois, plébiscitent la bière à 59%, selon la dernière édition du baromètre Sowine*/Dynata. Quelles sont les autres tendances qui émergent ? Panorama 2022 des consommateurs de vin de plus en plus connectés et ouverts aux nouveautés.

Sommaire :

  • Des consommateurs de plus en plus connectés : pourquoi ?
  • Le no/low alcool, toujours tendance ?
  • Payer plus cher pour un green label ?

Des consommateurs de plus en plus connectés : pourquoi ?

En 2021, le digital était au cœur des vies des citoyens confinés et connectés. L’achat en ligne a connu un véritable boom avec 46% des Français qui ont choisi leur vin en ligne. En 2022, la tendance baisse à 41%, entre autres avec la réouverture des restaurants et des bars à vin. Mais le signe reste fort.  Les habitudes d’achat de vin en ligne s’ancrent, notamment chez les 18-25 ans (55%), chez les 26-35 ans (53%) et chez les connaisseurs/experts en vin : un quart sont des grands acheteurs de vin en ligne (+3 points). Comme le note l’étude Sowine/Dynata : “Les sites internet de la grande distribution sont en première place avec 33% des acheteurs en ligne (+5 points), mais les sites de producteurs (30%) et de cavistes (25%) viennent challenger cette position”.

Leur budget moyen ? Un tiers des acheteurs de vin sur internet ont un panier moyen allant de 31 à 50€. La moitié des acheteurs (48%) comptent de 3 à 6 bouteilles dans leur panier et 23% des acheteurs cumulent entre 7 à 12 bouteilles.

Côté réseaux sociaux, Instagram est devenue la plateforme la plus engageante dans le secteur des vins et spiritueux : 32% de ses utilisateurs y suivent des domaines, châteaux, marques ou producteurs de vins.

Notons que le nombre de Français suivant des comptes d’influenceurs et ayant acheté un vin recommandé par lesdits influenceurs diminue (23% -5 points). Cette tendance reste toutefois plus forte chez les jeunes : 39% pour les 18-25 ans et 35% pour les 26-35 ans. Selon le baromètre SOWINE/DYNATA 2022 , cette évolution s’explique par la montée en compétence des consommateurs Français qui s’intéressent de plus en plus à l’univers des vins et spiritueux, curieux de découvrir par eux-mêmes de nouveaux artisans et savoir-faire. Ils sont également motivés par la connaissance des produits qu’ils consomment. Un grand acheteur de vin sur deux achète du vin recommandé sur les réseaux sociaux qu’il suit (-3 points), un chiffre qui monte à 66% pour les grands acheteurs de vin en ligne (=2021).

Tendance no/low alcool

Le no-low alcool ( les vins sans alcool) et le low alcool ( à faible taux d’alcool) continuent à être scrutés par les acteurs du vin car la tendance ne cesse de s’implanter. Selon le Baromètre, les français sont à présent 29 %  (+2 points depuis 2021) à en consommer. Cette tendance parle toujours plus particulièrement aux 18-25 ans, puisqu’ils sont 44 % à déclarer en consommer, contre 10 % chez les 50-65 ans. Leurs motivations pour ce type de vin ? Pour consommer moins d’alcool (40%), pour faire attention à leur santé (38%), pour son goût (33%) et pour le peu de calories associées (20%).

Payer plus cher pour un green label ?

53% des acheteurs prennent à présent le temps de regarder si une bouteille de vin affiche une certification environnementale lors de l’achat. Les greens labels environnementaux reconnus sont : le label Agriculture Biologique par 85% d’entre eux, celui des Vignerons Engagés par 36%, suivi par la certification Haute Valeur Environnementale (29%) et Terra Vitis (26%).

Ils sont également  53% à déclarer être prêts à payer plus cher si le vin affiche un label environnemental. Un chiffre d’autant plus fort chez les 18-35 ans (66%) et chez les grands acheteurs de vin (69%).

Le prix reste malgré tout le premier frein à l’achat de vin avec un label environnemental, cité à 44%, suivi  à 32% par le manque de connaissance des labels. 15% des Français ne se sentent pas concernés par ce sujet des labels et certifications environnementaux.

*Depuis 11 ans, Sowine scrute les tendances de consommation des Français dans l’univers du vin. Le dernier sondage mené par Dynata pour l’agence conseil en marketing et communication a été réalisé en décembre 2021 auprès de 1015 Français représentatifs âgés entre 18 et 65 ans.                                                                                                                                                                                                                                       

Anne Schoendoerffer

Sources : www.sowine.com, france agrimer, © gannamartysheva/Fotolia

Le Sauvignon blanc, le cépage international tendance

On le décrit comme étant « exubérant ». Il se vinifie en blanc et fait partie des 7 cépages les plus plantés au monde. Sa palette aromatique est large et s’exprime différemment selon l’endroit où il est cultivé. Ses fans sont nombreux. Chaque année, la journée du 6 mai lui est dédiée. Son nom ? Le sauvignon blanc. Quelle est son origine ? Ses arômes ? Zoom sur ce cépage international tendance et le concours mondial qui lui est dédié.

Sommaire :

  • L’origine du sauvignon
  • Quelle surface ? Où est-il cultivé ?
  • Quelle est la palette aromatique du sauvignon blanc ?
  • Capacité de vieillissement
  • Le concours Mondial du Sauvignon

L’origine du sauvignon

Selon le site du Concours Mondial du Sauvignon, “ le sauvignon est un cépage d’origine française, qui descend probablement du savagnin”. Plus précisément, pour le guide hachette des vins, il est originaire de la vallée de la Loire et du Bordelais. On le surnomme différemment selon les régions. On l’appelle, par exemple, savagnou dans les Pyrénées-Atlantiques, ou encore libournais en Dordogne.

Quelle surface ? Où est-il cultivé ?

Selon le rapport OIV (Organisation Internationale de la vigne et du vin) 2017, le sauvignon blanc couvre 123 000 hectares dans le monde. Il se situe au 7e rang des dix principaux cépages plantés dans le monde. A titre de comparaison, le cépage le plus planté au monde est le cabernet sauvignon avec 341 000 hectares. Un tiers des superficies mondiales du sauvignon se situe en France. Principalement en Languedoc-Roussillon (29 % du sauvignon blanc français), dans la Loire (27 % des cépages blancs de la région) et à Bordeaux (45 % des cépages blancs de la région).

Il est cultivé dans 30 autres pays, notamment la Nouvelle-Zélande, le Chili, l’Afrique du Sud, les Etats-Unis, l’Australie, la Bulgarie, l’Espagne, et même le Mexique.

Quelle est la palette aromatique du sauvignon blanc ?

Sa palette aromatique est large. On le dit exubérant, car il se caractérise souvent par son intensité aromatique au nez et en bouche. Comme le note le site du Concours Mondial du Sauvignon : ” il se distingue par sa fraîcheur conséquente, ses notes d’agrumes (citron, pamplemousse, orange), de fleurs blanches (tilleul, iris) et ses notes végétales (buis, herbe coupée) dans les climats plus frais. Dans les vignobles plus ensoleillés, les notes tropicales (fruit de la passion, ananas) dominent souvent et accompagnent des arômes de pamplemousse rose attribués aux thiols volatils formés après la fermentation alcoolique”. Sa préférence pour s’exprimer pleinement ? Les climats frais et tempérés.

Capacité de vieillissement

Sa garde moyenne est d’environ 5 ans, allant jusqu’à 20 ans ou plus pour les vins liquoreux. Un vieillissement en barrique peut permettre de prolonger sa longévité.

Le concours Mondial du Sauvignon

Comme le monde entier est devenu fan de ce cépage, désormais tendance, un concours lui est dédié. Son nom : le Concours Mondial du Sauvignon. Il s’est déroulé pour sa 13e édition dans la ville de Torres Vedras au Portugal en mars 2022. “Il s’agit du plus grand et du plus important concours international de vins de Sauvignon de la planète”, précise Quentin Havaux, l’organisateur du concours. Pendant 2 jours, 1120 échantillons de 23 pays producteurs (dont la France, l’Italie, l’Autriche, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud et le Chili) ont été dégustés à l’aveugle par des sommeliers, distributeurs, journalistes et faiseurs d’opinions de tous les horizons de l’industrie.

Les cinq premiers pays en nombre de médailles sont la France, l’Autriche, l’Italie, l’Afrique du Sud et la République Tchèque. La région la plus récompensée cette année est le Val de Loire avec 100 médailles. La Styrie (Autriche) se classe deuxième avec 71 récompenses. “Cette année, les vins autrichiens avec leur élevage en fût, identifiés comme vins boisés, ont remporté un vif succès auprès des dégustateurs”, note un expert. Bordeaux, qui élève aussi des sauvignons en fût, se positionne à la troisième place avec 22 médailles. Comme le note la journaliste et dégustatrice Sharon Nagel : “la filière a su optimiser le potentiel d’un cépage apte à séduire les consommateurs, et à faire progresser son rayonnement international”. Une tendance de fond à découvrir prochainement sur votre site www.bourrasse.com/actualites/

 Anne Schoendoerffer

Sources : cmsauvignon.com, www.hachette-vins.com, www.oiv.int, © exclusive-design/AdobeStock