Partir en Calabre, c’est vivre une expérience oenotouristique authentique. Histoire, paysage, géographie, gastronomie, dans cette petite région du sud de l’Italie, à la pointe de la botte, tout est lié au vin. Aujourd’hui, cette région mise sur ces cépages indigènes et s’ouvre à l’oenotourisme. Découverte de son vignoble, ses vignes autochtones et ses trésors cachés.
Sommaire :
- Une histoire vitivinicole séculaire
- Le vignoble de la Calabre
- Les cépages indigènes, un trésor caché
- Une destination oenotouristique riche
Une histoire vitivinicole séculaire
L’histoire raconte qu’au VIIIe siècle avant JC, des colons venus de Grèce ont fondé la ville de Krimisa avec un important temple dédié au dieu du vin, Bacchus. C’est ici que le vin officiel des Jeux olympiques aurait été produit. De l’antiquité aux Lombards, chaque colonisateur a laissé des traces viticoles de son passage.
Le vignoble de la Calabre
Avec son petit vignoble de 12 000 hectares de vignes environ (soit – de 2% du vignoble italien), cette région produit chaque année en moyenne 400 000 hectolitres de vin, dont 70 % de vin rouge et 30 % de blanc. Les principales zones de production sont concentrées dans 4 provinces : Crotone (à l’est), Cosenza (à l’ouest), Catanzaro (au centre) et Reggio Calabria (au sud). Sur les 538 AOP et IGP italiennes, la Calabre recense 9 AOP (Appellation d’Origine Protégée, DOP en italien) et 9 IGP (Indication Géographique Protégée). Le vin est la troisième production de cette région, “derrière le maraîchage et l’huile d’olive”, selon un observateur.
Les cépages indigènes, un trésor caché
A l’heure actuelle, 350 cépages indigènes ont été identifiés. Cette liste n’est pas exhaustive. Car dans chaque zone, il est possible de rencontrer des dizaines de cépages répartis très localement qui se sont propagés au fil du temps par des sélections massales (sélection des meilleurs greffons). Ils sont parfois connus sous des noms dialectaux. Les cépages rouges les plus représentatifs sont Gaglioppo, Magliocco et Marsigliana Nera ainsi qu’un cépage noir historique, le Guarnaccino. Parmi les blancs, citons le Greco et le Mantonico. Ces vignes sont des trésors sur lesquels misent la nouvelle génération de vignerons. Tant pour leur richesse gustative que pour leur adaptation au changement climatique.
GianLuca Ippolito, le jeune vigneron du domaine éponyme, un des plus anciens de Calabre, gère 100 hectares de vignes uniquement autochtones. Dont une parcelle de 0,8 hectare, à laquelle il tient particulièrement. Elle a été plantée en Albarello (jeune arbre) par son grand-père maternel. Sa caractéristique est de s’adapter à des conditions environnementales difficiles avec un climat chaud et sec. Les vignes sont hautes pour les protéger de la chaleur. “Cette parcelle raconte l’histoire de nos vignes. Comme toutes les autres qui la jouxtent” pose GianLuca Ippolito.
Une destination oenotouristique riche
Pour poser ses valises, le temps de la découverte des vignobles, le choix est vaste entre mers, montagnes, ou villages. La Calabre est une mosaïque de paysages, entre ses chaînes de montagnes et ses parcs nationaux (Sila et Aspromonte avec son Montalto qui culmine à 1955 mètres), ses vallées et ses collines, et ses 900 km de côtes entre à l’est la mer Ionienne, et à l’ouest la mer Tyrrhénienne. La bonne idée est aussi de partir à la découverte des villages calabrais, avec ses places pittoresques, ses façades parfois délabrées mais toujours fascinantes. Là aussi, des trésors cachés de l’antiquité à nos jours, nourrissent culturellement et esthétiquement, comme les 2 Bronzes de Riace du musée archéologique national de Reggio de Calabre. Sans oublier la cuisine : pâtes à la calabraise, espadon grillé, glace, fromage, fruits, légumes, huile d’olive. Ici, tout est succulent. Le plus dur sera de choisir ce que vous emporterez dans votre valise.
Anne Schoendoerffer, © Dionisio Iemma/Adobestock